Caché derrière la porte de l'immeuble situé au 160 rue de Belleville, se trouve un lieu de vie préservé , éloigné de l'effervescence de la rue et évoquant particulièrement bien la vie dans l'ancien village de Belleville Cette allée bordée de 34 pavillons avec jardinets, s'étend jusqu'au parking de la place des Grandes Rigoles !
Histoire d'un lieu chargé de la mémoire de ses différents occupants
Cet ensemble de maisons de deux étages avec jardins qui existait déjà en 1920
En remontant les siècles
Les Massures Saint Eloy
En 1378, d'après les sources de Jacques Hillaret, entre les n° 160 et 168 de la rue de Belleville, il existait un lieu-dit "Les Masures Saint-Eloy" qui abritait la maison seigneuriale du prieuré de Saint- Eloy, avec un pressoir, des étables, des granges, des jardins et des vignes.
A l'époque le village de Belleville s’appelait Poitronville ! Le nom Massure signifiait maisons.
Au XVIe siècle la maison seigneuriale fut occupée par le vigneron Étienne Alix, qui était chargé de collecter les redevances de plus de 300 parcelles de terres et de vignes appartenant au fief Bellevillois de Saint-Eloy.
Le couvent des moines de Picpus
Plan du domaine du couvent des religieux de Picpus par Emmanuel Jacomin, emprunté à L'Ami du 20e, du 7/10 1978. Consultable à la bibliothèque Marguerite Duras , au fonds Est parisien
Cliquer sur le plan pour l'agrandir
En 1638, d'après les sources de l'historien Emmanuel Jacomin, in Histoire de Belleville aux éditions Henri Veyrier 1988, le sieur Jean Bordier, argentier de la petite écurie du roi, aurait acheté à l’archevêque de Paris, en cet endroit, un domaine de 12 hectares, sans doute correspondant aux n° 140 à 174 de la rue de Belleville , la rue de Belleville à cette époque s'appelait Grand chemin du roy notre sire ! afin d'y installer les religieux du Tiers -ordre de Saint François de l'étroite observance de la province de France ,attachés au couvent du village de Picpus, crée en 1600 rue de Picpus. En échange, les religieux devaient transformer les maisons en couvents et devaient donner des messes à l'Eglise Saint -Jean Baptiste de Belleville, à 5h du matin entre Pâques et les vendanges et à 6h du matin le reste de l'année.
L'entrée du couvent se faisait par la rue Levert. Le domaine possédait de grands jardins, des bois , des prés. Une chapelle , une fontaine alimentée par les eaux de Belleville situées en retrait de la rue au niveau du 162 rue de Belleville .
Bien que les religieux de Picpus accueillirent dans leur bibliothèque les réunions des amis de la constitution, le couvent ferma à la révolution pour se transformer en une prison !
Il est a noter que les religieux du tiers ordre n'étaient pas des moines et que l'appellation du lieu du Couvent des moines de Picpus est erronée !162 rue de Belleville
Archives de la Ville de Paris
le dispensaire de la fondation des œuvres sociales de Belleville, créé en 1920 pour les personnes défavorisées, par Mlles Guerin de Vaux et Heitz qui y ouvrirent aussi en 1923 un hôpital et une maternité .
Et c'est en cet endroit , 162 rue de Belleville que le fondateur des équipes sociales, Robert Garric écrivit entre 1924 et 1928, le livre "Belleville, scènes de la vie populaire" Grasset 1928.
Photo de Robert Garric en 1935 empruntée à Babelio
Robert Garric était un catholique réformiste qui alla à la rencontre du peuple Bellevillois. Il fut un professeur de lettres et de philosophie renommé, (Simone de Beauvoir a été son élève) qui avec l'aide d'étudiants, mis en place des services d'éducation populaire à vocation socio-culturels .
Quelques photos des immeubles en façade datant de 1906, derrière lesquels étaient installés au XIV e siècle Les Massures Saint Eloy, puis au XVIIe siècle, le couvent des religieux du tiers ordre de Saint-François et la cité jardin.
Photos empruntées aux Archives de Paris.
160 rue de Belleville
162 rue de Belleville
164 rue de Belleville
166 rue de Belleville
168 et 170 rue de Belleville
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