dimanche 5 novembre 2017

Passage du Télégraphe dans le 20e arrondissement.

 
Avant annexion du village de Belleville à Paris, cette partie actuelle du 20 e arrondissement, installée sur le parc du Château de Ménilmontant,  construit sous Louis XV, appartenait à l'histoire de notre Village ! Ce passage relie la rue du Télégraphe entre les n° 39 et 41, en face du pavillon des châteaux d'eau de Ménilmontant,

 
Au n° 178 de la rue Pelleport. Il est à noter que  sous le porche d'entrée,
la plaque indique: Impasse Télégraphe. (?)  
 



C'est un passage pavé  pittoresque et paisible que  nous aimons bien emprunter
 tant il nous rappel le passé champêtre de l'ancien village Bellevillois.
3 immeubles  y côtoient 2 pavillons en vis à vis et une maison en bois . 




Ce pied  de vigne  est un descendant  de celui  qui poussait déjà en 1912 !

Pavillon construit vers 1920 et totalement rénové en 2009.  

Niché en plein Paris, le jardin de cette maison est un merveilleux et intemporel havre de paix !


Un jour où nous traversions le passage, nous y avons rencontré Colette qui était en train de couper les herbes vagabondes,poussant entre les pavés. 
Et spontanément elle  nous a raconté... Raconté une partie de l'histoire,
 un moment de la mémoire du passé de ce passage .


Colette et son mari en 1968


Jules, le mari de Colette était comédien, tout le monde le connaissait dans le quartier.
Il a été aussi durant 15 ans photographe correspondant au journal l'Humanité.

La famille de Colette est installée dans le Passage du Télégraphe depuis 5 générations !  En 1912 son grand-père a acheté le terrain qui à l'époque était  une prairie entourée de vignes ! 
Il y fit construire une maison qui sera agrandie en 1932.
Le grand-père fabriquait, dans un atelier jouxtant sa maison, des crampons pour chaussures de football. Puis son atelier sera vendu, en 1982,  pour devenir une Église protestante.

 
Cette Église est une dépendance de celle située au 36 bis de la rue Borrégo. Elle est occupée par une association qui assure des cours d'alphabétisation .
Malheureusement  ce joli chalet en bois risque de bientôt disparaître  car il a été mis en vente !
 

  

 

Lorsque la maison en bois a été vendue, suite à une mobilisation des riverains et des habitants du quartier qui s'opposaient aux différents projets de construction d'un immeuble très haut, au bout de plusieurs année un petit immeuble a été construit. 



Le père de Colette était cordonnier. Sa cordonnerie à façon était accolée à leur maison.  

Colette se souvient ...

Des goûters sous une tonnelle qui était installée dans le passage du côté de la rue Pelleport, du pavillon qui a été démoli, de l'usine de fabrication des "Imper Cyclone"  installée au n° 12 du passage.



 
Au n°12 du passage, l'immeuble HLM construit sur l'usine de fabrication des Imper Cyclone.

Vers 1920...

A droite les ateliers de fabrication des Imper Cyclone.
 A gauche les ateliers de couture Setamil qui fusionnera avec ETAM en 1963 puis
sera  repris par l'atelier de couture de  Daniel Hecheter,

 
qui sera démoli en 1983.

 et remplacé par cet immeuble !

Colette a connu le marché de la rue du télégraphe qui jusqu'en 1985 était bien plus important que  celui qui est installé actuellement. Elle se souvient de l'asile de vieillards de la rue Pelleport qui a été démoli en 1960 pour être remplacé par une résidence de personnes âgées  et toujours pourvu d'un parc où vivent les arbres  d'origine. Actuellement sa phase de désamiantage lui confère une allure futuriste !
 

Colette est remplie de nostalgie...
Ce qu'elle préfère dans le quartier ? 
La maison et le jardin où elle a vécu  avec ses grands parents, 
ses parents, ses enfants et ses petits enfants !

En attendant les vignes  y courent toujours  !
 



  Passage Télégraphe en 1942, une vue prise depuis le Château d'eau.
 

En premier plan sur la droite le toit de l'atelier de couture Setamil (devenu ETAM)
vendu à Daniel Hechter, démoli en 1983.
En descendant sur la droite , le chalet en bois, qui était en 1912 l'atelier de fabrication de crampons pour chaussures  de football , devenu par la suite l'Eglise protestante, caché sous les arbres, ensuite un  pavillon datant de 1912 et sur sa droite le parc  et  l'asile de vieillards détruit en 1960  dont l'entrée se fait par la rue Pelleport.

Au fond de la photo, n° 178 de la rue Pelleport, en remontant sur la gauche, un immeuble, datant de Louis XV, qui servait de dépendance aux personnels qui travaillaient dans les écuries du parc du château de Ménilmontant, l'immeuble a été démoli en 1974.
Puis un pavillon datant de 1920 et un deuxième pavillon qui a été détruit .
Au premier plan sur la gauche, le toit de  l'usine de Imper Cyclone.
 


 
L'immeuble construit sur ceux qui ont été démolis et notamment celui qui servait a  loger le personnel des écuries du château de Ménilmontant construit en 1695.

Nous remercions Colette de nous avoir fourni les photos anciennes et de nous avoir si aimablement transmis ses souvenirs.
Nous remercions le Pasteur de l'Eglise protestante de nous avoir  accueillis .
 


Les photos actuelles sont de Martine Käs





2 commentaires:

  1. Merci pour ce beau rappel historique ! Oui, ce passage, bien que déjà très transformé, garde sa beauté nostalgique...

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  2. Durant plus de deux ans j'empruntais avec grand plaisir ce passage chaque jour, matin et soir lorsque je travaillais à la bibliothèque Oscar Wilde !

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