mardi 9 novembre 2021

David Rosane, l'ornithologue de notre quartier

                                           En attendant le passage des oiseaux migrateurs ...
                                            Buttes-Chaumont, 8h du matin, octobre 2021
 
David Rosane habite Place des Fêtes.
Il propose chaque semaine de fameuses balades découvertes  des oiseaux,  au parc des Buttes-Chaumont, au parc de la Butte du Chapeau-Rouge, dans les parcs de l 'Ile de France et d'ailleurs... Après chaque balade il rédige de savoureux comptes rendus, du coup si vous avez loupé la balade c'est presque comme si vous y aviez participé !  Au fil du temps une communauté de passionnés  ou qui le sont devenus grâce à lui, se sont regroupés autour de lui. Une bien belle dynamique d'échanges permanents s'effectue sur Paris birds WhatsApp    avec des  partages  de photos et de chants d'oiseaux, des  questions  des réponses, des infos et les comptes rendus de balades....
 
Aux questions posées, il m'a envoyé un récit avec des photos.Une sorte de carnet de voyage racontant les nombreux pays où il vécu, les gens et les oiseaux qu'il a rencontré,  les différents postes occupés... Et donc  je ne peux que partager avec vous l'histoire de cet ornithologue voyageur qui maitrise bellement la transmission de sa passion et de ses connaissances  !
 

  

Genèse d'un passion et ses multiple merveilleux et

 fabuleux voyages à dos d'oiseaux

 Je suis  né en 1965 au Guyana (l'ancienne Guyane Britannique, en Amérique du Sud, et a grandi donc au Guyana, au Canada, dans le Vermont aux États Unis, et en France, donc un peu partout dans la jungle, en ville(s), à la campagne, 

 Ornithologue autodidacte passionné survolté depuis l'age de 6 ans, je me suis formé sur le tas, en travaillant dans des associations, en participant à des comptages, en bossant comme journaliste scientifique, puis sur le terrain, comme assistant de recherche et enseignant de terrain pour l'Université Cornell, capitale mondiale universitaire de l'Ornithologie, de 1995  à 2005,
 

 dans la jungle vénézuélienne, puis au Pérou et en République Dominicaine,  pour y inventorier les oiseaux, étudier leur comportement, enregistrer leur chants et former de jeunes étudiants en fac à la recherche.
 




 





 
En filigrane je travaillais comme guide nature et passeur ou conseiller scientifique à la télé, de temps à autre comme journaliste scientifique pour des revues comme Terre Sauvage où j'avais été rédacteur, dans une autre vie, de 1989 à 1995. Cosignant des livres et des scénarios de documentaire aussi. Ensuite j'ai accepté un poste pour une fondation New New-yorkaise d'étude et de promotion de l'écologie urbaine où j'ai également enseigné aux niveaux lycée, universitaire et développement personnel (continuing education) dans la métropole new-yorkaise jusqu'en 2006. 
j'ai été observer les oiseaux professionnellement ou en mode amateur en Indonésie, en Afrique aussi. 
 

 

 

 

 
 
 

 

 






 
    
 
 10 années passées avec le peuple Ye' Kuana 
 qui l'avait surnommé, Tökosömë, 
 le nom d'un joli petit oiseau, le  manakin strié !
 Puis, Très important pour moi, pendant ma période amazonienne je me suis lié avec une famille, un chef et un village amérindien au sud du Venezuela où j'étais posté, et où j'avais un projet d'échange culturel avec leur peuple, les ye'kuana. Tout un projet et chapitre de ma vie que je ne rouvre que rarement tellement c'est dense et tellement cela me manque.  
 

 
 




 Retour en France 
Retour en France en 2007 ou je me suis consacré à la paternité à domicile 
(stay-at-home dad

  et pour me consacrer enfin à plein temps à mon autre grande passion, la musique, en tant que chanteur auteur compositeur et j'ai écrit et publié laborieusement 8 albums. 

                                                                       David Rosane, 

                                                        auteur-compositeur interprète

                                                     

 L’ornithologue, devenu aussi musicien et leveur de fonds pour des causes écologiques et humanitaires. Est-ce à force d'écouter, d'étudier, de reproduire les chants et sons émis par les oiseaux qu'il s'est mis a chanter ?

Un hasard, vraiment. Ma première phrase, enfant, était "vos gueules les petits oiseaux" (shut up little birdies) ce qui il est vrai fait vachement rock and roll, d'après ce que me disait ma mère en tout cas. C'est parce-que les oiseaux au Guyana, les perroquets et les toucans, il y en avait plein la foret et le jardin donc ça piaillait beaucoup dans mes oreilles de petit enfant. 

 

 le groupe américain les ZOOKEEPERS de folk rock existe depuis 2015 au moins et chez moi dans la Vermont ou ma famille a fini par planter ses racines identitaires (mon père et ma mère étaient originaires tous deux de la nouvelle Angleterre, j'y joue normalement l'été en produisant sur place des disques et en nous produisant la bas l'été dans le cadré de tournée caritatives pour lever des fonds pour des causes qui nous tiennent à coeur, notamment pour aider les bibliothèques rurales pauvres et pour aider à lutter contre l'acculturation et l'analphabétisme des campagnes, le lien du disque lié à la tournée caritative ici :
  
et ma dernière formation en France de rock indé, s'appelle  NOT YOUR ANIMAL,
 - un nom de groupe à peine sarcastique qui sonne comme un slogan de manif type ("je suis pas ton chien/ta chienne")  je pense que sans ironie et un peu d'humour noir le rock and roll n'existerait pas. Nous allons sortir un album éponyme écrit pendant les confinements successifs. Et organiser une tournée bientôt pour lever des fonds pour la LIGUE pour LA PROTECTION des OISEAUX
 
                     David s'exprime et écrit admirablement  en langue française
                                             mais il chante en anglais ?
 J'ai essayé de chanter en français mais je sonne tout de suite comme Johnny Hallyday donc on m'a vivement conseillé de ne jamais recommencer.
 

                     David, l'homme orchestre enseigne aussi le song-writting

j'enseigne le song-writing et je coach pour l'anglais et l'accent depuis le Covid, en distanciel, à des jeunes qui veulent faire carrière international.
Je suis musicien comme je suis ornithologue, en autodidacte, j'ai appris sur le tas, mais dans les deux cas ce qui m'intéresse le plus, c'est le partage de ma passion, de mon expérience, de mes quelques connaissances et la même recherche de beauté et d'émerveillement dans l'art et les sciences naturelles. ON les met souvent en opposition dans nos cultures. je trouve ça aberrant. Il faut créer des ponts et des passerelles entre la recherche et l'expression artistique. je pense.
en tout cas, j'adore enseigner, guider. oui.


Oiseau migrateur, 
David Rosane a du mal à se sédentariser trop longtemps !
 
 
Ma compagne Anne Lisbet que j'ai rencontré ici à Paris est norvégienne donc on va souvent chez elle explorer l'écosystème arctique et ses oiseaux, sa flore, sa faune, que j'adore. on est des grands amoureux de la toundra et de la taïga. et on compte y amener des gens bientôt en guidage:randonnée ornithologique et naturaliste.
 



                                    David et les oiseaux des parcs du quartier

C'est pendant le premier confinement que j'ai ressorti mes jumelles pour la première fois réellement depuis dix ans. il y avait la musique qui me prenait trop, c'est vrai, mais les oiseaux de Paris ne m'intéressaient pas plus que ça, bizarrement. J'avais mangé du caviar tous les jours sous le tropiques avec des espèces sensationnelles, ou ailleurs, en Afrique, en Amérique du nord, en Norvège, dans des espaces sauvages grandioses, alors bouffer du jambon beurre (métaphore pour les oiseaux communs de paris type pigeon ou étourneau, ça ne m'intéressait pas beaucoup d'aller les regarder aux Buttes Chaumont ni au chapeau rouge, trop de monde, bref...puis la pandémie est arrivé et a tout basculé.
 Un jour au premier confinement j'ai vu un rougequeue à front blanc à la Butte du  Chapeau- Rouge, oiseau peu fréquent à Paris. a travers les barreaux. les parcs étaient fermés à l'époque. et cette espèce est Un oiseau sublime ! Mon coeur a loupé un battement, j'ai été envahi de joie, comme si j'avais vu le quetzal ou l'aigle harpie. me sentant plus léger j'ai couru chez moi ressortir les jumelles et je retournais au parc le lendemain.
                                   
                                Les balades découvertes des oiseaux  de David
                                                       pour tous les âges 
 
  Puis quelques mois plus tard, après avoir ré- exploré une bonne partie de l'ile de France avec ma compagne Anne Lisbet, je proposais mes services comme guide et enseignant, aujourd'hui pour des enfants de primaire en Seine St - Denis et pour le grand public dans les parcs d'Ile saint Denis en en solo ici aux Buttes Chaumont et à la Butte du Chapeau - Rouge le mercredi et en Seine et Marne le dimanche, oui,  pour faire découvrir cette beauté invisible pour la plupart des parisiens, et que j'avais moi même ignoré pendant des années. Quel idiot ! comme quoi, tout est relatif et contextuel. Il suffit d'être confiné pendant une épidémie mondiale et l'ordre de grandeur des valeurs et des plaisirs et ce qui fait poids dans une existence, tout change. pour parler platement, on redécouvre notre ville, notre environnement, avec un œil nouveau (surtout celui d'un gars gâté par la vie qui ne peut plus sauter dans un avion comme il voulait avant...et contraint de savourer le monde où il est. Pas plus mal, comme ça je réduis l'empreinte carbone, je consomme local ;-P)
 
                                                                    Un bonheur partagé
 à Montigny-sur-Loing, en mai 2021 avec de gauche à droite, Agnès, Anne-Lisbet, Sandrine, Julian, Elsa, Marion, Cathou
 
J'adore juste enseigner et guider. C'est enivrant, gratifiant, planant de voir des gens choper le virus de la passion des oiseaux, de s’émerveiller sur le terrain à 7h30 aux buttes Chaumont
 
                                                              Buttes-Chaumont,7h45 octobre 2021
Nous étions venus pour voir le passage des oiseaux migrateurs. Ils ne sont pas venus au rendez-vous tant attendu, mais nous avons eu en revanche un merveilleux lever de soleil et vu et entendu plein d'autres oiseaux ! 
 
                                                              en voyant un troglodyte (trop mignon !)
 
                                                                        Photo Joelle Blot

                                                               ou une grive musicienne 
 
                                                          
        Photo Anne-Lisbet Tollänes
                                                           
                                                             ou un sublime pic épeiche
  
                                                                   Photo Anne-Lisbet Tollänes
 
 pour la première fois de leur vie à travers des jumelles, comme s'ils étaient dans un super documentaire nature de la BBC....
 
                                              Des balades en petits groupes

Oui faut garder les groupes petits. C'est plus intime, plus convivial, les gens s'apprivoisent, on y fait des super rencontres, des gens venus de pleins d'horizons, on fait moins de bruit aussi, on dérange moins les piafs, on peut les voir de plus près. Les Buttes- Chaumont sont idéales pour commencer l'ornithologie  car il y a moins d'espèces que dans la nature sauvage et que les oiseaux y ont moins peur des gens, par habitude. mon grand kif c'est l’éthologie c'est à dire le comportement des oiseaux, notamment le comportement amoureux, les parades, les stratégies  déployées par les différentes espèces pour optimiser leur reproduction, la production de leur progéniture, la migration et le chant des oiseaux aussi.
                                          Quels sont ses oiseaux  préférés ?
 
Tous les oiseaux me plaisent lorsque je suis en mode enseignement ou guidage pour la simple raison que mes participants et mes élèves tombent amoureux de telle ou telle espèce et du coup moi aussi avec car je redécouvre chaque oiseau à travers leur regard et leur réactivité et leur étonnement. L'une des espèces qui séduit  le plus est le martinet noir qui passe la quasi totalité de son existence dans le ciel, ne se posant que l'été sous les tuiles de nos toits pour fonder une famille, avant de repartir en Afrique pour l'hiver. Le martinet arrive à dormir, copuler, et bien évidemment à manger en volant, en y attrapant les insectes en vol.
 
       Oiseaux disparus des Buttes-Chaumont et nouveaux arrivants

                                                                   la sittelle torchepot

                                                                   Photo Anne-Lisbet Tollänes
 
 a disparu des Buttes- Chaumont ces dernières années et c'est bien triste.  Sinon 
                                                               
                                                                la fauvette a tête noire 
 
                                                                                Photo Anne-Lisbet Tollänes
 
 a bien profité du premier confinement pour être plus nombreuse (moins de pollution et plus d'insectes à manger sans doute), puis l'arrivée des hérons cendrés  pour nicher dans le parc au premier confinement a bien marqué les esprits !
 
                                                                        Photo Joelle Blot
 
 
                                      Aux Buttes, meilleurs souvenirs ?
 
Je ne sais plus il y en a eu tellement en un an ... chaque sortie ou presque est l'occasion d'observer un nouveau comportement, un nouveau drame. Il y a eu le phalarope à bec large, oiseau polaire emporté par la tempête au dessus de l'atlantique qui s'est retrouvé au parc pendant quelques semaines en novembre dernier et qui a attiré tous les ornithologues d'ile de France tellement c'est une rareté,
 
                                                                        Photo Joelle Blot
 
puis les pics verts en train de creuser leur nid,   la bataille des hérons en mode Kung Fu au dessus du lac, spectaculaire,  
                                                          la nidification des mésanges 
                                           qui déambulent dans le parc avec leurs petits,
                                                                  Photo Anne-Lisbet Tollänes
                                        
 
 
                                                                     le roitelet huppé
                                                                
                                                                  Photo Anne-Lisbet Tollänes
 le plus petit oiseau d’Europe, en train de donner la béquée à ses trois petits,
 
 la grive musicienne qui imite l'alarme de voiture...

Sans doute les meilleurs souvenirs sont les gens que je rencontre et tout l'éveil intellectuel et émotionnel que cela provoque chez elles. C'est beau ça, une renaissance, une nouvelle prise de conscience,  et comme ça, quand je parle maintenant, j'ai l'impression que les gens comprennent enfin ce que je dis.


 
 
                                                                  Crédit  photo Scott Pasfield
                                                                 
 
 Pour participer aux  balades  découvertes des oiseaux avec David Rosane , vous rendre sur
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 Pour Suivre David Rosane musicien, vous rendre sur 
Facebook,  Not your animal

Pour écouter et lire les paroles des chansons liées à ses tournées caritatives, aller sur
   Https://davidandthezoo.bandcamp.com/album/book-of-zoo


                                                    Un grand merci 
                                  à Joelle Blot et Anne-Lisbet Tollänes
                                 pour le partage des photos d'oiseaux

1 commentaire:

  1. David est un guide exceptionnel qui donne accès à un monde extraordinaire souvent ignoré

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