mercredi 9 juin 2021

Du couvent des moines de Picpus à la résidence pavillonnaire du 160 rue de Belleville

 

 

Caché derrière la porte de l'immeuble situé au 160 rue de Belleville,  se trouve un lieu de vie préservé  ,  éloigné de l'effervescence de la rue et évoquant particulièrement bien la vie dans  l'ancien village de Belleville Cette allée bordée de 34 pavillons avec jardinets,  s'étend jusqu'au parking de la  place des Grandes Rigoles ! 





  Histoire d'un lieu chargé de la mémoire de ses différents occupants

            Cet ensemble de maisons  de deux étages avec jardins qui existait  déjà en 1920



   a été entièrement démoli entre 1984 et 1985 et reconstruit  en logements à caractère social

                                                       En remontant les siècles 

                                                         Les Massures Saint Eloy

En 1378, d'après les sources de Jacques Hillaret, entre les n° 160 et 168 de la rue de Belleville, il existait un lieu-dit "Les Masures Saint-Eloy" qui abritait la maison seigneuriale du prieuré de Saint- Eloy, avec un pressoir, des  étables, des granges, des jardins et  des vignes.

 A l'époque le village de Belleville s’appelait Poitronville ! Le nom Massure signifiait  maisons.

Au XVIe siècle la maison seigneuriale fut  occupée par le vigneron Étienne Alix, qui était chargé de collecter les redevances de plus de 300 parcelles de terres et de vignes appartenant au fief Bellevillois de Saint-Eloy.

Le couvent des moines de Picpus 

       Plan du domaine du couvent des religieux de Picpus par Emmanuel Jacomin, emprunté à L'Ami du 20e, du 7/10 1978. Consultable à la bibliothèque Marguerite Duras , au fonds Est parisien

 Cliquer sur le plan pour l'agrandir

 

En 1638,  d'après les sources de l'historien Emmanuel Jacomin, in Histoire de Belleville aux éditions  Henri Veyrier 1988, le sieur Jean Bordier, argentier de la petite écurie du roi, aurait acheté à l’archevêque de Paris, en cet endroit, un domaine de 12 hectares, sans doute correspondant aux n° 140 à 174 de la rue de Belleville ,  la rue de Belleville à cette époque s'appelait  Grand chemin du roy notre sire !  afin d'y installer les religieux du Tiers -ordre  de Saint François de l'étroite observance de la province de France ,attachés au  couvent du village de  Picpus, crée en 1600 rue de Picpus. En échange, les religieux devaient transformer les maisons en couvents et devaient donner des messes à l'Eglise Saint -Jean Baptiste de Belleville, à 5h du matin entre Pâques et les vendanges et à 6h du matin le reste de l'année.



 L'entrée du couvent se faisait par la rue Levert. Le domaine possédait de grands jardins, des bois , des prés. Une chapelle ,  une fontaine alimentée par les eaux de Belleville situées en retrait de la rue  au niveau du 162 rue de Belleville

Bien que  les religieux de Picpus  accueillirent dans leur bibliothèque les réunions  des amis de la constitution, le couvent ferma à la révolution pour se transformer en une prison !

Il est a noter que les religieux du tiers ordre n'étaient pas des moines et que l'appellation du lieu du Couvent des moines de Picpus est erronée ! 

 162 rue de Belleville

Archives de la Ville de Paris
 

le dispensaire de la fondation des œuvres sociales de Belleville, créé en 1920 pour les personnes défavorisées, par Mlles Guerin de Vaux et Heitz qui y ouvrirent aussi en 1923 un hôpital et une maternité .

  Et  c'est en cet endroit , 162 rue de Belleville que le fondateur des équipes socialesRobert Garric écrivit entre 1924 et 1928, le livre "Belleville, scènes de la vie populaire" Grasset 1928.

                                     Photo de Robert Garric en 1935 empruntée à  Babelio 

Robert Garric était un catholique réformiste qui alla à la rencontre du peuple Bellevillois. Il fut un  professeur de lettres et de philosophie renommé, (Simone de Beauvoir a été son élève) qui   avec l'aide d'étudiants, mis en place des services d'éducation populaire  à vocation socio-culturels .

Quelques photos des immeubles en façade datant de 1906, derrière lesquels étaient installés au XIV e siècle Les Massures Saint Eloy, puis  au XVIIe siècle, le couvent des religieux du tiers ordre de Saint-François et la cité jardin. 

Photos empruntées aux Archives de Paris.

160 rue de Belleville

                                                        

                                                              162 rue de Belleville

 

                                                                164 rue de Belleville

 

                                                                 166 rue de Belleville


                                                      168 et 170 rue de Belleville


 


                       

      


 


 


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