10 années passées avec le peuple Ye' Kuana
qui l'avait surnommé, Tökosömë,
le nom d'un joli petit oiseau, le manakin strié !
Puis, Très important pour moi, pendant ma période
amazonienne je me suis lié avec une famille, un chef et un village
amérindien au sud du Venezuela où j'étais posté, et où j'avais un projet
d'échange culturel avec leur peuple, les ye'kuana. Tout un projet et
chapitre de ma vie que je ne rouvre que rarement tellement c'est dense
et tellement cela me manque.
Retour en France
Retour en France en 2007 ou je me suis consacré à la paternité à
domicile
et pour me consacrer enfin à plein temps à
mon autre grande passion, la musique, en tant que chanteur auteur
compositeur et j'ai écrit et publié laborieusement 8 albums.
David Rosane,
auteur-compositeur interprète
L’ornithologue, devenu aussi musicien et leveur de fonds pour des causes écologiques et humanitaires. Est-ce à force d'écouter, d'étudier, de reproduire les chants et sons émis par les oiseaux qu'il s'est mis a chanter ?
Un
hasard, vraiment. Ma première phrase, enfant, était "vos gueules les
petits oiseaux" (shut up little birdies) ce qui il est vrai fait
vachement rock and roll, d'après ce que me disait ma mère en tout cas.
C'est parce-que les oiseaux au Guyana, les perroquets et les toucans, il y
en avait plein la foret et le jardin donc ça piaillait beaucoup dans
mes oreilles de petit enfant.
le
groupe américain les ZOOKEEPERS de folk rock existe depuis 2015 au
moins et chez moi dans la Vermont ou ma famille a fini par planter ses
racines identitaires (mon père et ma mère étaient originaires tous deux
de la nouvelle Angleterre, j'y joue normalement l'été en produisant sur
place des disques et en nous produisant la bas l'été dans le cadré de
tournée caritatives pour lever des fonds pour des causes qui nous
tiennent à coeur, notamment pour aider les bibliothèques rurales pauvres
et pour aider à lutter contre l'acculturation et l'analphabétisme des
campagnes, le lien du disque lié à la tournée caritative ici :
et ma dernière formation en France de rock indé, s'appelle NOT YOUR ANIMAL,
- un nom de groupe à peine sarcastique qui sonne comme un slogan de manif type ("je suis pas ton chien/ta chienne") je
pense que sans ironie et un peu d'humour noir le rock and roll
n'existerait pas. Nous allons sortir un album éponyme écrit pendant les
confinements successifs. Et organiser une tournée bientôt pour lever des
fonds pour la LIGUE pour LA PROTECTION des OISEAUX
David s'exprime et écrit admirablement en langue française
mais il chante en anglais ?
J'ai
essayé de chanter en français mais je sonne tout de suite comme Johnny
Hallyday donc on m'a vivement conseillé de ne jamais recommencer.
David, l'homme orchestre enseigne aussi le song-writting
j'enseigne le
song-writing et je coach pour l'anglais et l'accent depuis le Covid, en
distanciel, à des jeunes qui veulent faire carrière international.
Je
suis musicien comme je suis ornithologue, en autodidacte, j'ai appris
sur le tas, mais dans les deux cas ce qui m'intéresse le plus, c'est le
partage de ma passion, de mon expérience, de mes quelques connaissances
et la même recherche de beauté et d'émerveillement dans l'art et les
sciences naturelles. ON les met souvent en opposition dans nos cultures.
je trouve ça aberrant. Il faut créer des ponts et des passerelles entre
la recherche et l'expression artistique. je pense.
en tout cas, j'adore enseigner, guider. oui.
Oiseau migrateur,
David Rosane a du mal à se sédentariser trop longtemps !
Ma compagne Anne Lisbet que j'ai
rencontré ici à Paris est norvégienne donc on va souvent chez elle
explorer l'écosystème arctique et ses oiseaux, sa flore, sa faune, que
j'adore. on est des grands amoureux de la toundra et de la taïga. et on
compte y amener des gens bientôt en guidage:randonnée ornithologique et
naturaliste.
David et les oiseaux des parcs du quartier
C'est pendant le premier confinement que j'ai ressorti mes jumelles
pour la première fois réellement depuis dix ans. il y avait la musique
qui me prenait trop, c'est vrai, mais les oiseaux de Paris ne
m'intéressaient pas plus que ça, bizarrement. J'avais mangé du caviar
tous les jours sous le tropiques avec des espèces sensationnelles, ou
ailleurs, en Afrique, en Amérique du nord, en Norvège, dans des espaces
sauvages grandioses, alors bouffer du jambon beurre (métaphore pour les
oiseaux communs de paris type pigeon ou étourneau, ça ne
m'intéressait pas beaucoup d'aller les regarder aux Buttes Chaumont ni
au chapeau rouge, trop de monde, bref...puis la pandémie est arrivé et a
tout basculé.
Un jour au premier confinement j'ai vu un rougequeue à
front blanc à la Butte du Chapeau- Rouge, oiseau peu fréquent à Paris. a travers
les barreaux. les parcs étaient fermés à l'époque. et cette espèce est
Un oiseau sublime ! Mon coeur a loupé un battement, j'ai été envahi de
joie, comme si j'avais vu le quetzal ou l'aigle harpie. me sentant plus léger j'ai couru chez moi ressortir les jumelles et je retournais au
parc le lendemain.
Les balades découvertes des oiseaux de David
pour tous les âges
Puis quelques mois plus tard, après avoir ré- exploré une bonne partie de l'ile de France avec ma compagne Anne Lisbet, je proposais mes services comme guide et enseignant, aujourd'hui
pour des enfants de primaire en Seine St - Denis et pour le grand public
dans les parcs d'Ile saint Denis en en solo ici aux Buttes Chaumont et à la Butte du Chapeau - Rouge le mercredi et en Seine et Marne le dimanche, oui,
pour faire découvrir cette beauté invisible pour la plupart des
parisiens, et que j'avais moi même ignoré pendant des années. Quel idiot ! comme quoi, tout est relatif et contextuel. Il suffit d'être
confiné pendant une épidémie mondiale et l'ordre de grandeur des valeurs
et des plaisirs et ce qui fait poids dans une existence, tout change.
pour parler platement, on redécouvre notre ville, notre environnement,
avec un œil nouveau (surtout celui d'un gars gâté par la vie qui ne
peut plus sauter dans un avion comme il voulait avant...et contraint de
savourer le monde où il est. Pas plus mal, comme ça je réduis
l'empreinte carbone, je consomme local ;-P)
à Montigny-sur-Loing, en mai 2021 avec de gauche à droite, Agnès, Anne-Lisbet, Sandrine, Julian, Elsa, Marion, Cathou
J'adore juste enseigner et guider.
C'est enivrant, gratifiant, planant de voir des gens choper le virus de
la passion des oiseaux, de s’émerveiller sur le terrain à 7h30 aux buttes Chaumont
Buttes-Chaumont,7h45 octobre 2021 Nous étions venus pour voir le passage des oiseaux migrateurs. Ils ne sont pas venus au rendez-vous tant attendu, mais nous avons eu en revanche un merveilleux lever de soleil et vu et entendu plein d'autres oiseaux !
en voyant un troglodyte (trop mignon !)
ou une grive musicienne
Photo Anne-Lisbet Tollänes
ou un sublime
pic épeiche
Photo Anne-Lisbet Tollänes
pour la première fois de leur vie à travers des jumelles,
comme s'ils étaient dans un super documentaire nature de la BBC....
Des balades en petits groupes
Oui
faut garder les groupes petits. C'est plus intime, plus convivial, les
gens s'apprivoisent, on y fait des super rencontres, des gens venus de
pleins d'horizons, on fait moins de bruit aussi, on dérange moins les
piafs, on peut les voir de plus près. Les Buttes- Chaumont sont idéales
pour commencer l'ornithologie car il y a moins d'espèces que dans la
nature sauvage et que les oiseaux y ont moins peur des gens, par
habitude. mon grand kif c'est l’éthologie c'est à dire le comportement
des oiseaux, notamment le comportement amoureux, les parades, les
stratégies déployées par les différentes espèces pour optimiser leur
reproduction, la production de leur progéniture, la migration et le
chant des oiseaux aussi.
Quels sont ses oiseaux préférés ?
Tous
les oiseaux me plaisent lorsque je suis en mode enseignement ou guidage
pour la simple raison que mes participants et mes élèves tombent
amoureux de telle ou telle espèce et du coup moi aussi avec car je
redécouvre chaque oiseau à travers leur regard et leur réactivité et
leur étonnement. L'une des espèces qui séduit le plus est le martinet
noir qui passe la quasi totalité de son existence dans le ciel, ne se
posant que l'été sous les tuiles de nos toits pour fonder une famille,
avant de repartir en Afrique pour l'hiver. Le martinet arrive à dormir,
copuler, et bien évidemment à manger en volant, en y attrapant les
insectes en vol.
Oiseaux disparus des Buttes-Chaumont et nouveaux arrivants
la sittelle
torchepot
Photo Anne-Lisbet Tollänes
a disparu des Buttes- Chaumont ces dernières années et c'est
bien triste. Sinon
la fauvette a tête noire
Photo Anne-Lisbet Tollänes
a bien profité du premier
confinement pour être plus nombreuse (moins de pollution et plus
d'insectes à manger sans doute), puis l'arrivée des hérons cendrés pour
nicher dans le parc au premier confinement a bien marqué les esprits !
Aux Buttes, meilleurs souvenirs ?
Je
ne sais plus il y en a eu tellement en un an ... chaque sortie ou
presque est l'occasion d'observer un nouveau comportement, un nouveau
drame. Il y a eu le phalarope à bec large, oiseau polaire emporté par la tempête au dessus de l'atlantique qui s'est retrouvé au parc pendant
quelques semaines en novembre dernier et qui a attiré tous les
ornithologues d'ile de France tellement c'est une rareté,
puis les pics
verts en train de creuser leur nid, la bataille des hérons en mode Kung Fu au dessus du lac, spectaculaire,
la nidification des mésanges
qui
déambulent dans le parc avec leurs petits,
Photo Anne-Lisbet Tollänes
Photo Anne-Lisbet Tollänes
le plus petit
oiseau d’Europe, en train de donner la béquée à ses trois petits,
la
grive musicienne qui imite l'alarme de voiture...
Sans
doute les meilleurs souvenirs sont les gens que je rencontre et tout
l'éveil intellectuel et émotionnel que cela provoque chez elles. C'est
beau ça, une renaissance, une nouvelle prise de conscience, et comme
ça, quand je parle maintenant, j'ai l'impression que les gens
comprennent enfin ce que je dis.
David est un guide exceptionnel qui donne accès à un monde extraordinaire souvent ignoré
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