dimanche 3 février 2019

Philippe Lecat, l'adjoint technique d'entretien du parc des Buttes-Chaumont.



Devant une de ses vues préférées du parc

Philippe Lecat

 L'homme qui aura passé 45 ans 
à travailler dans le parc des Buttes-Chaumont

va prochainement quitter ses fonctions
 exercées durant près d'un demi siècle 
pour partir à la retraite  !


Un précieux témoin des transformations du parc et des conditions de travail des agents qui œuvrent quotidiennement à sa beauté.


Tout le monde le connait  pour l'avoir croisé au moins une fois dans le parc  et  souvent  roulant tout doucement dans sa camionnette. 






















Et en ce qui nous concerne, depuis 1980, sa jovialité et sa bienveillance à chaque fois auront accompagné agréablement nos promenades dans le parc.


Scolarité et formation

Philippe est né en 1955  à Paris dans le  IVe arrondissement.
Après l'obtention du BEPC,  il a été scolarisé en Normandie dans un  Lycée agricole jusqu'au baccalauréat. Suite à une offre d'emploi qui recherchait des cantonniers pour le parc des Buttes-Chaumont, il s'est présenté au bureau du recrutement de l'Hôtel de Ville. A l'époque il n'y avait pas de concours et à l'entretien d'embauche, l'agent recruteur après l'avoir interrogé sur ses aptitudes  lui aurait quasiment uniquement demandé s'il savait lire et écrire...


Son arrivée dans le parc des Buttes-Chaumont en 1974



A l'âge de 19 ans,  le 16 décembre 1974  il a donc  été embauché comme cantonnier d'empierrement. La nomenclature des métiers  changeant d'appellation, et pour un même emploi, de cantonnier d'empierrement
il deviendra tour à tour

 ouvrier spécial d'entretien général puis
 adjoint  technique d'entretien espaces verts.



 1974 à 2019

Les différentes tâches et missions de son emploi et

 les transformations des conditions de travail.


En tant que cantonnier , à son arrivé,  il étaient une dizaine et travaillaient souvent par équipe de deux. Philippe faisait, refaisait, entretenait, balayait les allées. Creusait la terre à la pioche, nettoyait, balayait les routes,
 les puisards et les rivières du parc.

Une fois par semaine il était chargé de vider les réceptacles à déchets  déposés directement dans les anciennes corbeilles vertes en métal (il n'y avait pas de sacs en plastique) pour les transporter avec une brouette dans un lieu du parc où ils étaient brulés.


Il va sans dire qu'à l'époque il y avait moins d'ordures a enlever, 
alors qu'actuellement avec les nouvelles pratiques de consommation, 
les pique niques autorisés sur les pelouses, le passage de l'enlèvement des poubelles s'effectuent plusieurs fois par jour et particulièrement en été..



A l'époque il y avait 3 bucherons élagueurs en permanence sur le parc, il  était alors chargé de les aider à l'enlèvement des branches et des arbres coupés. Toujours à l'aide de  la brouette mais quand les arbres étaient trop grands le transport se faisait à l'aide de l'unique micro tracteur existant sur le site !

 Il y a même quelques années où pour le déblayage des billes  de bois issus du débardage de la voie ferrée ,
 il a travaillé avec une remorque attelée par un cheval !



Il  était chargé d'aider les jardiniers dans le transport des nouveaux végétaux a planter , du déchargement des camions à leurs arrivés ainsi que du tri . Un travail qui aura aussi concouru à l'aider dans l'apprentissage de l'identification des  végétaux , des arbres et arbustes 
 plantés dans le parc.




Il a aussi travaillé avec les jardiniers
 à nettoyer et a entretenir  l'île. 
Du reste, à son arrivée dans le parc, pour se rendre sur l'île, 
le passeur les y emmenait en barque !
 
Il était  chargé de transporter au service technique de réparation de la Ville de Paris qui était installé à l'époque en place de l'école 
polyvalente de la rue de la Villette tout ce qui était cassé, les bancs, les corbeilles, les outils et matériaux défectueux...

Entretien des fontaines d'ornement

   Nous avons l'habitude de croiser nos jardiniers hors du parc 
 en train de travailler sur des espaces verts du quartier.
Mais durant 15 années,  Philippe, tout en étant attaché au parc,
a été chargé avec un autre collègue de l'entretien de plusieurs fontaines d'ornement et du nettoyage des bassins  du XIX e et de ceux d'autres arrondissements de Paris.
Au Parc de la Butte du Chapeau Rouge.
Au parc Alban Satragne à côté de la Gare de l'Est 
Au parc Louvois, près de la BNF de la rue de Richelieu
Aux la fontaine des Halles dont la fontaine des Innocents
Au square Marcel Mouloudji dans le XIXe
A la fontaine Marcel Achard  qui depuis n'existe plus !




IL a été chargé d'aller livrer les sapins de
Noël dans les écoles, bibliothèques et autres structures
 de notre arrondissement.

Philippe a aussi bénéficié de formation en jardinage.

En 45 ans qu'est ce qui a disparu ?

La barque et le passeur qui naviguait sur le lac, 
le kiosque à musique près du lac, le manège en bois, 

L'ancien  kiosque avant sa réhabilitation. Photo M.k
  Les kiosques en bois qui vendent  gaufres, barbes à papa et glaces ont été modifiés. Un des deux kiosques a été fermé.

L'homme qui inlassablement promenait les enfants

 dans une voiture attelée par un cheval.

Les cafés et restaurants installés dans les concessions du parc

 ont changé de propriétaires.

L'aire de jeux des enfants était totalement recouvert de sable.
Il devait être ratissé et nettoyé chaque jour .
 


L'abri et le kiosque à bonbons, coiffés de chaume 
ont disparu. Les jeux pour les enfants étaient différents.

Certains arbres et arbustes ont été enlevés 
pour être remplacés par d'autres variétés
Comme le bonzaï 
 
















La rangée de saules pleureurs de la colline.
Les arbres préférés de Philippe
S'il aime tous les arbres, ses préférés sont:

Le Sophora Japonica qui surplombe le lac
 


Les trois vieux platanes , classés Arbres remarquables,
près de la rivière qui se jette dans le lac.



L'Araucaria, appelé communément le désespoir du singe,
 qui était planté avant le pont qui mène au Belvédère.
 
 
De mauvais souvenirs
Le décès de ses  anciens collègues et particulièrement celui de son chef, Bruno Jonier

Ce qui a changé dans les conditions de travail ?


Du fait de la mécanisation, le travail est moins pénible et
 il y aurait plus de réunions de concertation.

Il n' y a plus le travail d'enlèvement  des feuilles tombées aux pieds des arbres puisque elles restent sur place pour enrichir la terre.
Les agents du parc n'utilisent plus d'insecticides.



Depuis quelques années il ne participe plus aux tâches pénibles,
il travaille au magasin.
 Fourni aux agents du parc, l'essence 
 et les outils nécessaire à leurs travaux.

Ce qui a changé dans le paysage ?

Certains arbres malades, ou d'autres fragilisés car âgés de 150 ans ont été abattus et aussi pour des raisons de sécurité.
D'autres espèces  ont été plantés. 
La rénovation du parc qui a restitué les tracés Haussmanniens 
des allées et les positions des massifs .

Une journée de travail en hiver 
parmi toutes celles passées durant 45 ans


 

Il arrive à 7h30 pour rejoindre son équipe au local des vestiaires et de la cuisine qui sert aussi de salle de repos et de salle de réunion.








7h 45


8h45 


Après voir passé sa matinée à répondre aux besoins en matériaux des jardiniers,
participé au déchargement d'un camion, 
remplir  des bordereaux de commandes de fournitures,
puis les porter a sa direction ...


11h 45


Philippe revient pour sa pause déjeuné.

Il va manger depuis 4 ans à la CRAM Ile de France de l'Avenue de Flandre .
Avant il mangeait dans un restaurant  administratif de la rue de Mouzaïa.



12h50
Avec ses collègues, en pause café devant la cuisine

Avec un collègue qui travaille aussi depuis très longtemps dans le parc


Les endroits préférés du parc 
 Si Philippe aime  le parc pour sa beauté et dans sa totalité,
 il est des endroits qu'il préfère, car il lui donnent  l'impression de ne plus être à  Paris.
Une sensation d'être totalement immergé dans la nature

 L'étroit sentier forestier en contrebas, espace vosgien, 
qui longe la grille de la petite ceinture.




La cascade 
qu'il aura si souvent nettoyé durant 45 ans !



Le lac, 
à qui il  aura aussi consacré beaucoup de temps
en entretien et  en nettoyage 


Ainsi s'achève l'article sur
Philippe Lecat, qui aura travaillé 45 ans dans le parc des Buttes-Chaumont !
Nous l'avons suivi durant plusieurs semaines,  
  son humeur joyeuse, sa gentillesse, nous auront fait passer véritablement un très joli moment  en sa compagnie.








 
 








 

2 commentaires:

  1. superbe reportage, PHILIPPE que nous connaissions tous, et qui connaissais tout le monde. C'est vrai toujours de bonne humeur, au comportement jovial d'un bon vivant, qui s'arrêtait chaque fois qu'il me rencontrait, et dont j'apprécié cet instant convivial, c'était PHILIPPE , un pilier du parc, qui à ce que je sais, laisse une immense empreinte de son long séjour dans les buttes CHAUMONT. Bravo nous te souhaitons une bonne heureuse et longue retraite, tes empreintes, marqueront à tout jamais ce magnifique parc. un souvenirs amical pour toujours,car on n'oublie jamais, les gens qui ont été, les acteurs de bonne rencontres amicales, dans ce superbe parc.

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  2. Un grand merci pour votre témoignage ! Le pire c que bien que j'ai passé beaucoup de temps avec lui pour le reportage, des qu'une voiture me croise dans le parc, je regarde si c lui pour lui dire bonjour !

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